Lutte contre l'amiante

Mis à jour le 30/07/2019

La problématique de l’amiante appartient à la fois au passé, puisque son utilisation est aujourd’hui interdite (flocages interdits en juin 1977, interdiction d’utilisation le 1er janvier 1997), mais aussi au présent puisque les personnes exposées il y a 20 ou 30 ans peuvent déclarer aujourd’hui ou demain une pathologie. Certaines personnes restent exposées aux fibres émises par des matériaux et produits présents dans l’environnement, notamment dans les bâtiments.

 

Exposition à l'amiante

Risques d’exposition

Les risques d’exposition surviennent lors de la libération de fibres d’amiante en cas d’usure ou lors d’interventions mettant en cause l’intégrité de ces matériaux et produits (perçage, ponçage, découpe...).

Les effets sur la santé

Les fibres d’amiante sont constituées de filaments très fins et très fragiles. Inhalées, elles se déposent dans les poumons et provoquent des maladies dont certaines, très graves, sont des cancers. Ces maladies se déclarent jusqu’à 30 ou 40 ans après une exposition, souvent professionnelle, aux poussières d’amiante.

Pathologies associées à l’exposition à l’amiante

Toutes les variétés d’amiante sont classées comme substances cancérogènes avérées pour l’homme par le CIRC depuis 1977. Elles sont à l’origine de cancers du poumon et de mésothéliomes (plèvre, péritoine, péricarde, testis vaginalis). En 2009, le CIRC a considéré que l’exposition à l’amiante pouvait également provoquer des cancers du larynx et de l’ovaire.

Les pathologies non tumorales associées à l’amiante sont :
 Des épanchements pleuraux diffus ;
 Des plaques pleurales, calcifiées ou non ;

En ce qui concerne le mésothéliome de la plèvre (dont l’exposition à l’amiante est le seul facteur de risque connu), le programme national de surveillance du mésothéliome, mis en place en 1998 et qui couvre à ce jour une vingtaine de départements, permet d’estimer l’incidence nationale. La consolidation des données est longue et les derniers chiffres d’incidence sont ceux de la période 1998-2006 : entre 535 et 645 cas annuels chez les hommes, et 152 à 210 chez les femmes. La mise en place de la déclaration obligatoire des mésothéliomes tous sites anatomiques confondus depuis 2012 permettra une connaissance plus complète de ces pathologies.

En ce qui concerne les cancers du poumon, dont l’origine est multifactorielle, on utilise des évaluations de fractions de cancers attribuables aux expositions professionnelles à l’amiante. Selon les hypothèses retenues, entre 1500 et 2400 cas de cancers du poumon par an sont liés à l’exposition professionnelle à l’amiante (sur environ 40 000 cas de cancers du poumon par an).

Prévisions à l’horizon 2050

Les prévisions élaborées par l’Institut de veille sanitaire (InVS) ont été publiées dans son rapport de décembre 2012 intitulé Modélisation de l’évolution de la mortalité par mésothéliome de la plèvre en France - Projections à l’horizon 2050

Le pic de mortalité par mésothéliome semble avoir déjà été atteint - en France - au début des années 2000, avec de 600 à 800 décès annuels chez les hommes et de 100 à 200 chez les femmes.

La mortalité est en train de diminuer et, selon les projections de l’InVS, se stabilisera vers 2030 au niveau où elle était à la fin des années 1970, ce qui correspond en termes de mortalité entre 245 et 310 décès annuels chez les hommes et entre 104 et 209 chez les femmes.

Bien que la mortalité par mésothéliome ait commencé à décroître plus tôt qu’on ne le pensait, il faut néanmoins s’attendre à 18 000 à 25 000 décès par mésothéliome d’ici à 2050 en France, et de 50 000 à 75 000 décès en ce qui concerne les cancers broncho-pulmonaires en lien avec une exposition à l’amiante.

Le plan d’actions interministériel amiante

Un plan d’actions interministériel pour améliorer la prévention des risques liés à l’amiante (PAIA), piloté par les ministères en charge de la santé, du travail, de l’environnement et de la construction sur la période 2016-2018, a pour ambition d’améliorer la prévention des risques liés à l’amiante en facilitant la mise en œuvre de la règlementation, en accompagnant la montée en compétence des acteurs dans les différents domaines d’activités concernés par cette problématique, en soutenant les démarches de recherche et développement et en proposant des outils de suivi et d’évaluation.

Pour en savoir plus :

Lutte contre l'amiante, article sur le site du ministère de la transition écologique et solidaire

Exposition à l'amiante, article sur le site du ministère de la santé et des solidarité


Lire aussi l'article Protection contre l’amiante


De manière générale, dès lors que vous entreprenez des travaux (perçage, ponçage, etc.) pouvant générer des poussières, il est recommandé de porter un masque, et d'humidifier les matériaux tout en veillant à mener les travaux en toute sécurité.

Attention, l'intervention directe par des particuliers sur des matériaux amiantés doit être exceptionnelle et limitée.

Pour des travaux importants, il convient de faire appel à des entreprises qualifiées.