Exercice spéléo-secours du 25 mai 2019

Mis à jour le 29/05/2019
Un exercice de simulation de secours en site souterrain a été organisé le 25 mai 2019, à la Tête des Faux, afin de tester les procédures d’intervention lors de la recherche de personnes en difficulté dans une cavité souterraine.
 

Le plan ORSEC Spéléo-secours départemental

A l’initiative de la préfecture du Haut-Rhin, cet exercice s’inscrivait dans le cadre habituel de la préparation à la gestion de crises.

Les conditions d’exercice de la spéléologie font que les accidents liés à cette activité requièrent un traitement particulier. Les secours aux victimes en milieu souterrain nécessitent un mode opératoire différent de celui pratiqué en surface.

Sur la base d’une convention nationale liant la fédération française de spéléologie avec le ministère de l’Intérieur, le spéléo-secours français apporte un concours technique précieux sur les opérations souterraines. L’action des spécialistes du spéléo-secours et celles des sapeurs-pompiers sont combinées pour réaliser la mission avec efficacité.

Scénario de l'exercice

« Alors qu’une famille est partie en excursion spéléo à la Tête des Faux, 2 personnes ne sont pas remontées à la surface. Un membre de la famille, inquiet de ne pas voir revenir les 2 individus, alerte les secours en composant le 17.

Lors de la phase de recherche souterraine par les équipes d’intervention, une munition est découverte. »

A 8h00, l’alerte est donnée. Les phases de recherches débutent à la surface et la découverte d’un véhicule et d’une carte permettent aux équipes de secours de repérer la bonne cavité ainsi que les victimes fictives à l’intérieur d’un bunker.

Le poste de commandement (PC), centralisant les interventions de l’ensemble des services présents, est installé au cimetière Duschene à environ 1km de l’entrée souterraine.

La nécropole nationale du carrefour Duschene à Orbey

Dès lors, les secours s’organisent et se coordonnent pour intervenir auprès des blessés et organiser leur évacuation.

Une ligne de communication filaire est mise en place pour les échanges avec les équipes à la surface.

La première victime est une jeune fille de 24 ans, caractérisée en urgence absolue, car elle est inconsciente, ensevelie sous les gravas jusqu’aux hanches et présente une grave hémorragie.

Durant la phase de recherches souterraines, l'équipe du Spéléo Secours Français découvre 3 obus dans une galerie.
Le service départemental de déminage est alors alerté pour prendre en charge les engins explosifs et donc sécuriser l'accès au bunker et l'évacuation des victimes.

La seconde victime, un homme d’une cinquantaine d’année, est retrouvée dans une autre galerie. Il simule une fracture ouverte du tibia : il aurait fait une chute en voulant sortir de la galerie pour alerter les secours.

Vers 16h, la première victime est brancardée hors du bunker.

Elle est hélitreuillée pour être conduite vers l’hôpital le plus proche.

Trente minutes plus tard, la seconde victime est également sortie du souterrain et prise en charge à la surface pour les soins nécessaires.

Laurent Touvet, préfet du Haut-Rhin, s’est rendu sur les lieux pour assister à l’évacuation des victimes fictives.

Le préfet a pris part au bilan et aux réactions des différents acteurs à l’issue de l’exercice.

Cet exercice consistait à tester l’intervention des secours sur un site difficile d’accès et renforcer la coordination et la communication des services amenés à intervenir dans le cas d’un incident de ce type.

Il a mobilisé :

  • 35 bénévoles du spéléo-secours français,
  • des sapeurs-pompiers du GRIMP (groupe de recherche et d’intervention en milieu périlleux),
  • des gendarmes notamment ceux du peloton de gendarmerie de montagne d’Hohrod (PGM),
  • le SAMU,
  • le service de déminage,
  • l’office national des forêts
  • et le bureau de défense et de sécurité civile de la préfecture du Haut-Rhin.

Les différents acteurs ont pu apprendre à se connaître, en partageant leurs connaissance et leurs moyens.

Ils ont ainsi appréhendé et mesuré la dimension d’un sauvetage souterrain, afin d’être prêts et encore plus efficaces si un tel accident venait à survenir.



En savoir plus sur la Tête des Faux

Le sommet de la Tête des Faux domine à 1219 mètres d’altitude et est situé, à vol d’oiseau, à 1 km du Bonhomme, 3 km de Lapoutroie et 4 km d’Orbey.

Il constitue un sommet stratégique pour franchir les Vosges.

Au cours de la Grande Guerre, la Tête des Faux est notamment devenue célèbre en raison de l'attaque allemande lancée au cours de la nuit de noël 1914 pour reconquérir le sommet. Jusqu'à la fin de la guerre, l'ensemble du secteur est fortifié massivement. Une partie de ces vestiges est encore visible sur le site aujourd'hui, notamment les bunkers contruits à l’époque par les allemands, qui constituent un véritable labyrinthe souterrain.

Ces galeries ne sont pas accessibles au public. En effet, le site est protégé en raison de la présence des chiroptères* (chauves-souris) qui y ont installés leur gîte d’hibernation. En outre, en raison du risque encouru, le site même en surface reste dangereux à cause des éléments encore en place type queues de cochon, croisillons, pieux, barbelés, etc.

* Les chiroptères représentent le tiers des espèces de mammifères présentes en Alsace et sont parmi les plus menacées au niveau régional. Elles bénéficient de ce fait d’un plan régional d’actions pour leur protection, mis en place par le ministère de la Transition écologique et solidaire via la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement du Grand Est (DREAL) et conduit par et établi sous l’égide du Conseil national de protection de la nature et du groupe d’étude et de protection des mammifères d’Alsace (GEPMA).