Une convention entre l'Etat et le département pour lutter contre la pauvreté

Mis à jour le 04/07/2019
Christelle Dubos, secrétaire d’État auprès de la ministre des solidarités et de la santé est venue à Colmar, le mardi 25 juin 2019,

à la rencontre d’une structure d’accompagnement social et à l’occasion de la signature de la convention d’appui à la lutte contre la pauvreté et d’accès à l’emploi entre l’État et le Conseil départemental du Haut-Rhin.

 

"Espoir", association colmarienne la plus importante en matière de lutte contre les exclusions

Madame Christelle Dubos, secrétaire d’État auprès de la ministre des solidarités et de la santé, a rencontré les bénévoles et les bénéficiaires de l’association « ESPOIR ».

Elle est allée à la rencontre des bénévoles tant sur le lieu de vente que dans les ateliers de récupération de meubles et de réparation des vélos.

Mme Christelle Dubos a également tenu à s’entretenir avec des bénéficiaires du rSa qui lui ont expliqué leur parcours de réinsertion et les difficultés quotidiennes rencontrées.

ESPOIR en quelques mots :

Association de droit local dont le siège social est à Colmar, l’association « ESPOIR », a été créée le 6 juin 1973, et est actuellement dirigée par Mme Renée Umbdenstock, nouvelle présidente, élue en avril 2019.

L’association a pour but « de rechercher, dans un esprit de respect et de promotion humaine, la rencontre et l’accompagnement de personnes seules ou des familles marginalisées ou en danger de le devenir ».

Depuis sa création, pour répondre aux besoins croissants des personnes en situation d’exclusion, "ESPOIR" a développé et structuré les services d’accueil, d’hébergement et d’insertion

Au 31 décembre 2018, l’association comptait

  • 1 700 membres,
  • 358 bénévoles
  • 92 salariés : 76 salariés en CDI dont 6 salariés en contrat aidés, 16 salariés en CDD dont un salarié en contrat unique d'insertion (CUI).

L’Association a accueilli 17 stagiaires écoles.

Lutter contre la pauvreté : une contractualisation entre l’Etat et le département

La convention d’appui à la lutte contre la pauvreté et d’accès à l’emploi signée en présence de la ministre vient concrétiser, dans le Haut-Rhin, la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, lancée en septembre 2018 par le président de la République.

Portée par la ministre des solidarités et de la santé, elle s'articule autour de quatre axes complémentaires :
  • un État garant de la cohésion sociale et des libertés renforcées ;
  • une contractualisation ambitieuse entre l’État et les territoires, qui permettra à la Nation de rehausser ses objectifs de cohésion sociale ;
  • des libertés accrues pour les collectivités territoriales afin de leur redonner du pouvoir d’agir ;
  • une incitation à l’innovation et à l’investissement social.

Approuvée par l’assemblée départementale le 21 juin 2019, la convention signée le 25 juin 2019, portera sur la période 2019/2021.
Elle a pour objectif de favoriser « l’accès effectif de tous aux droits fondamentaux dans les domaines de l’emploi, du logement, de la protection de la santé, de la justice, de l’éducation, de la formation et de la culture, de la protection de la famille et de l’enfance.»

 

Au niveau national, cet effort est soutenu par l’État dans le cadre du fonds de lutte contre la pauvreté et d’accès à l’emploi, qui atteindra 250 millions d’euros à l’horizon du quinquennat.

En 2019, la programmation financière s’établit à hauteur de 8 304 000 d’euros (financement conjoint État / Conseil départemental).
 

En savoir plus sur le plan pauvreté haut-rhinois :

Dans le Haut-Rhin, la contractualisation porte sur 7 actions « socle » obligatoires et 4 actions à l’initiative du département :

1 ) Partie socle

Objectifs :

• Prévenir les sorties sèches de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE)

    • préparer l’autonomie des jeunes confiés à l’ASE approchant de la majorité
    • développement des Points d’Accueil et d’Écoute Jeune (PAJE)
    • poursuite des actions et innovation en matière de logements des jeunes

• Optimiser le premier accueil inconditionnel de proximité, donc le maillage territorial par le développement d’implantations médico-sociales, à moins de 30 minutes de transport du domicile.

• Renforcer les compétences des travailleurs sociaux par le déploiement de référent de parcours pour un accompagnement social global des personnes et des familles

• Prise en charge optimisée, rapide et individualisée des allocataires du rSa, notamment via les plateformes partenariales rSa de Mulhouse et Colmar.

• Renforcer l’accompagnement des bénéficiaires du rSa pour leur insertion dans le monde professionnel : appui au processus d’orientation et appel d’offre garantie d’activité.

Son coût :

903 768,48 € en 2019 dont un financement de l'Etat à hauteur de 451 884,24 €, soit à hauteur de 50%.

2 ) Partie engagements à l’initiative du département du Haut-Rhin

Objectifs :

  • Instauration d'une aide départementale individuelle à la mobilité (ADIM) pour les bénéficiaires du rSa afin de facilité leur retour vers l’emploi
  • Création de 2 postes de conseillers relais-entreprises, en contact permanent avec les demandeurs d’emploi bénéficiaires du rSa et les employeurs locaux à la recherche de main d’œuvre

  • développement d’une action de parrainage de bénéficiaires du rSa par des cadres
d’entreprises partenaires du Club Régional d'Entreprises Partenaires de l'Insertion d'Alsace (CREPI)
  • Dynamisation du dispositif bénévolat a rSa en place depuis 2017 dans le Haut-Rhin par la création de 3 postes ambassadeurs du bénévolat - CAE

Son coût :

209 100,64 euros en 2019, dont un financement de l’État à hauteur de 104 550,32 €, soit à hauteur de 50%.

Le Haut-Rhin est un territoire dynamique, avec une population jeune, un taux de chômage qui se stabilise en dessous de la moyenne nationale et des dispositifs d’accompagnement des ménages nombreux et innovants.
Néanmoins, cette situation reste fragile et il reste indispensable de mener des actions ambitieuses en direction des Haut-rhinois les plus vulnérables.


Retrouvez le communiqué de presse relatif à la signature de la convention

Télécharger 190625 - CP - Contractualisation Haut-Rhin PDF - 0,17 Mb - 26/06/2019

Une précarité persistante

Haut-Rhin : un niveau de vie plus élevé que dans le reste de la France mais des inégalités plus marquées

La part des foyers non imposable dans le Haut-Rhin (37,6 %) est nettement inférieure à la moyenne régionale (43,7 %) et nationale (41,8 %).

Globalement le niveau de vie est plus élevé dans le département avec un revenu fiscal médian par unité de consommation de 21 803 € pour 20 185 € en France métropolitaine.

Si le taux de pauvreté se situe à 13,2 % en 2015 contre 14.9 % au national, il a augmenté de 1,3 % depuis 2010.

Les inégalités de revenus se sont creusées entre 2010 et 2015. En effet, le rapport inter décile D9/D1 est passé de 5,32 en 2010 à 6,04 en 2015

Auxquelles s'ajoutent des disparités territoriales

Le département se structure autour de 2 centres urbains : Colmar et Mulhouse.

  • Colmar présente un tissu d’emplois plutôt tertiaire
  • Mulhouse un tissu d’emplois qui reste encore industriel avec de nombreux quartiers prioritaires politique de la ville et des poches de pauvreté importantes.

Le territoire présente également des zones frontalières avec une population travaillant en Suisse ou en Allemagne importante et des niveaux de vie moyens élevés mais qui masquent des poches de pauvreté parfois importantes (exemple à Saint Louis).

Par ailleurs, le département présente des vallées dont le tissu économique a été fortement fragilisé par le déclin des activités industrielles et qui peinent à attirer des populations jeunes et les familles avec de jeunes enfants. S’y posent également des problématiques de mobilité qui peuvent être un frein à l’accès à l’emploi.

Focus sur la situation des bénéficiaires du rSa

Au 31 décembre 2018, on dénombrait dans le département 18 630 foyers bénéficiaires du rSa (soit 39 000 personnes couvertes), soit une hausse de 10,7 % de juin à décembre 2018.

Toutefois le nombre de foyers percevant une allocation rSa s’est stabilisé à près de 14 700 foyers. Ainsi, plus de 4 000 foyers relevant du rSa ne perçoivent pas d’allocations (application des mesures réglementaires contre le non recours aux prestations).
Les foyers bénéficiaires du rSa représentent 5,5 % de l’ensemble des foyers du département.

88,4 M € ont été consacrés à l’allocation en 2018.

Au 31 décembre 2018, 58% des bénéficiaires du rSa étaient des familles monoparentales soit plus de 6727 foyers.

Par ailleurs, les 25-49 ans représentent plus des ¾ des bénéficiaires du rSa. Les 4% des bénéficiaires de moins de 25 ans relèvent majoritairement du rSa majoré pour isolement.