8 juin : cérémonie commémorative de la Journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine

Mis à jour le 16/06/2020
Fabien Sésé, directeur de cabinet du préfet du Haut-Rhin, a présidé lundi 8 juin à Colmar la cérémonie commémorative de la Journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine.

Instituée en 2005, cette journée honore les nombreux soldats morts pour la France en Indochine et donne lieu à des cérémonies sur l'ensemble du territoire national.Le 8 juin correspond au jour du transfert de la dépouille du Soldat Inconnu d'Indochine à la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette, le 8 juin 1980.

Lors de cette cérémonie, M. Fabien Sésé a lu le message de la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées :

C’était il y a 70 ans. La guerre d’Indochine durait depuis quatre ans. Nos combattants

affrontaient un adversaire courageux et résolu. Ils défiaient la maladie et la dureté des éléments,

ils souffraient de l’éloignement et de l’indifférence, ils combattaient aussi la fatigue, la peur et

les privations.

A l’automne 1950, le long de la frontière sino-tonkinoise, dans les opérations visant à évacuer

les troupes françaises, la Route Coloniale 4 a pris les traits d’un abîme infranchissable. Dans la

jungle dominée par des pitons, dans la boue des rizières, les troupes françaises ont lutté pendant

plus de quinze jours aux prises avec l'Armée populaire vietnamienne. 5 000 soldats français ont

été tués, blessés ou faits prisonniers. Trois mille prisonniers ont connu l’enfer de marches

interminables, de la captivité dans les camps et pour beaucoup de la désolation d’une mort loin

de chez eux. Souvenons-nous de ceux de Cao Bang, de Dong Khê et de That Khê ! Ce fut un

tournant de la guerre, une onde de choc qui a ému la France.

En cette « journée nationale », nous rendons hommage aux « morts pour la France » en

Indochine de 1940 à 1954. Plus largement, la Nation pense avec respect à l’ensemble des

soldats qui ont combattu pour ses couleurs à l’autre bout du monde. Nous honorons aussi ceux

qui ont résisté aux forces japonaises à partir de 1940 et ceux qui ont été victimes du coup de

force du 9 mars 1945.

Le 8 juin 1980, il y a 40 ans, le soldat inconnu des guerres d’Indochine était inhumé en la

nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette. Il repose depuis aux côtés des soldats inconnus

de la Grande Guerre, de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre d’Algérie. Ainsi, la

mémoire des soldats d’Indochine rejoignait fièrement celle de leurs frères d’armes des conflits

précédents.

L’année dernière, le Premier ministre a rendu un hommage officiel à tous les combattants

d’Indochine dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides. Il leur a réaffirmé avec

force la reconnaissance pleine et entière de la France. Ses mots résonnent toujours : « Cette

guerre nous oblige à poursuivre le travail de mémoire. […] Elle nous oblige également à

consolider la paix avec l’adversaire d’hier, qui, comme tant d’autres, est le partenaire, l’ami

d’aujourd’hui. […] Cette guerre nous oblige enfin à reconnaitre la chance unique qu’a la

France de pouvoir compter, génération après génération, sur des hommes et des femmes prêts

à sacrifier leur vie pour ses valeurs et ses citoyens. »

Dans le contexte très particulier de l'épidémie de coronavirus, la cérémonie s'est déroulée en présence d'un nombre très restreint de participants et dans le respect rigoureux des règles de distanciation physique.

Après un dépôt de gerbe devant le Mémorial de la 1ère armée française, les participants ont entonné la Marseillaise.