Colmar : un bel hommage rendu aux harkis et aux membres des formations supplétives

Mis à jour le 27/09/2019
La cérémonie d'hommage aux Harkis ayant combattu aux côtés de l'armée française durant la guerre d'Algérie a eu lieu le mercredi 25 septembre 2019 devant la stèle AFN, rue du Ladhof à Colmar.
 

Jean-Claude Geney, secrétaire général de la préfecture du Haut-Rhin et sous-préfet de Colmar-Ribeauvillé, a présidé cette cérémonie, en présence des élus locaux et des autorités civiles et militaires.

Cette journée d’hommage a été instituée par le décret du 31 mars 2003 en reconnaissance des sacrifices consentis par les Harkis du fait de leur engagement au service de la France lors de la guerre d'Algérie.

Les harkis, une formation militaire spécifique....

Les Harkis sont des algériens qui ont servi dans l’armée française.

L’engagement de troupes étrangères dans les forces armées françaises remonte à la colonisation de l’Algérie en 1830 lorsque des tribus d’indigènes prêtent allégeance à la France. Les régiments de supplétifs s’illustrent dans la plupart des campagnes militaires de 1850 à 1914, date à partir de laquelle ils se sont mobilisés dans les troupes de l’Armée d’Afrique. A ce titre les régiments de tirailleurs nord-africains sont, avec les Zouaves, parmi les plus décorés de l’armée française. Comme en Indochine, le déclenchement de la guerre d’Algérie relance l’emploi des supplétifs. Le mot "harki" dérivé du mot arabe "haraka" qui veut dire "mouvement" désigne des groupes militaires très mobiles, engagés dans des unités bien spécifiques.

Le registre de l’armée française compte plus de 160 000 harkis engagés tout au long de la guerre.
En 1962, près de 80 000 d’entre eux seront accueillis en métropole fuyant les représailles du Front de Libération Nationale (FLN).

... qui mérite une reconnaissance nationale

Jean-Claude Geney a lu solennellement du message de Geneviève DARRIEUSSECQ, secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées :

"Le 25 septembre est le rendez-vous de la fidélité.

Chaque année, à cette date, la France rend un hommage solennel aux anciens harkis et aux membres des formations supplétives ou assimilées qui ont servi la France de 1954 à 1962. Chaque année, la République française se souvient de leur engagement et proclame sa reconnaissance pleine et entière.

Ils avaient pour mission d’assurer la sécurité de points stratégiques, de villages et d’espaces parfois très étendus. Ils participaient à des opérations militaires et maintenaient un contact avec la population.

Dans des temps difficiles, ils ont choisi la France. Ils l’ont servie avec loyauté et abnégation. Pour cela, l’histoire des harkis fait pleinement partie de l’histoire de France. Cette histoire est également douloureuse, car elle est aussi le récit d’un abandon et d’un déracinement.

Il y a 57 ans, les armes se taisaient de l’autre côté de la Mer Méditerranée. Les accords d’Evian installaient les relations entre la France et le nouvel État algérien. Mais pour les harkis et leur famille, le temps des épreuves se prolongeait. Pour beaucoup d’entre eux restés en Algérie, auxquels la France n’accorda pas sa protection, ce fut le rendez-vous avec le pire. Pour d’autres, ce fut l’exil de leur terre natale.

Alors qu’ils attendaient la fraternité nationale, la France ne les a pas accueillis dignement. A la perte de repères s’est ajoutée la relégation sociale. Dans les camps ou les hameaux de forestage, les enfants des anciens harkis n’eurent pas toujours accès à l’éducation qui est pourtant une des plus belles promesses de la République.

Depuis plusieurs années, à de nombreuses reprises, la France a fait sienne l’exigence de vérité en reconnaissant avoir manqué à son devoir de protection et d’accueil. Mais, parce que les blessures sont toujours vives, le Président de la République souhaite prolonger le travail de reconnaissance, de réparation et de solidarité en faveur des anciens harkis et de leurs enfants.

La reconnaissance passe par la connaissance, notamment en direction des jeunes générations ; c’est le rôle des historiens et des enseignants. La reconnaissance passe aussi par le travail de mémoire et de transmission. Faire perdurer la mémoire de ceux qui ont choisi la France et qui lui ont fait confiance, c’est le chemin que nous suivons.

En racontant, en témoignant, en expliquant, chaque ancien supplétif et chaque enfant d’ancien harki peut également porter et faire vivre cette mémoire. Mettre des visages sur des maux, mettre des mots sur des peines, c’est transmettre. C’est lutter contre la méconnaissance, contre la stigmatisation et contre toutes les formes de discrimination.

Aujourd’hui, la France redit sa reconnaissance et son attachement profond à ses enfants."

Les autorités ont tour à tour déposé une gerbe au pied de la stèle :

  1. La Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA)
  2. L’Union Nationale des Combattants (UNC)
  3. L'Office municipal des sociétés patriotiques et d'anciens combattants (OMSPAC)
  4. La mairie de Colmar
  5. Le conseil départemental du Haut-Rhin
  6. La préfecture du Haut-Rhin

Après la Sonnerie aux Morts, l'assistance a observé une minute de silence avant d'entonner en choeur l'hymne national.

A l'issue de la cérémonie, les autorités ont ensuite saluer les porte-drapeaux.