Inauguration du festival du livre de Colmar

Mis à jour le 30/11/2018
Le 24 novembre 2018, Laurent Touvet, préfet du Haut-Rhin a assisté à l’inauguration de la 29ème édition du Festival du livre de Colmar, présidée par Monsieur Jean Rottner, président du conseil régional, en présence de Gilbert Meyer, maire de Colmar.
 

Consacré cette année au thème « Raconter l'Histoire », ce festival s’est tenu les 24 et 25 novembre au parc des expositions.

Cette manifestation est organisée depuis 1990 chaque année le 1er week-end de l’Avent par la ville de Colmar. Elle bénéficie ainsi d’une notoriété acquise grâce à trois décennies de présence et surtout de gratuité d’accès.

Ses quelques 25000 visiteurs et ses 500 auteurs invités en font le salon du livre le plus fréquenté en Alsace.

Autres chiffres :

12000 m² de surface d’exposition

soit environ 70000 ouvrages exposés

- 200 stands

- 80 maisons d’édition

- 8 librairies

- 8 bouquinistes

- 29 associations

Allocution du préfet à l’occasion de la séance inaugurale du festival du livre de Colmar :

Seul le prononcé fait foi

« Monsieur le maire de Colmar,

Monsieur le député,

Monsieur le président du conseil régional,

Madame la présidente du conseil départemental,

Mesdames et messieurs les élus,

Madame la directrice régionales des affaires culturelles,

Mesdames et messieurs,

C’est avec un grand plaisir que j’ai répondu à votre invitation, Monsieur le maire, à participer à cette séance inaugurale du Salon du Livre de Colmar, salon le plus fréquenté d’Alsace.

De telles manifestations sont dans mes fonctions de Préfet, où l’urgence des situations le dispute à la complexité des dossiers, des moments privilégiés auxquels je suis particulièrement attaché.

Avec plaisir, oui, parce que ce Salon est une belle idée, devenue succès : e, témoigne le nombre de visiteurs qui croît chaque année. Le Salon du livre manifeste la viabilité du monde de l’édition française ; la vitalité des libraires envers et contre tout, qu’il faut, dans un monde toujours plus numérisé, soutenir davantage ; la vitalité de tous les acteurs qui favorisent les échanges entre les littératures francophones.

Votre Salon manifeste aussi la créativité des auteurs, sans lesquels rien de ce qui nous entoure ne serait possible. Il est tout à la fois un lieu de débats et d’expressions, de rencontres et d’émulation intellectuelle.

Le livre est un espace de liberté pour son auteur, pour le lecteur qui le reçoit et l’interprète, pour la société tout entière qui le façonne et le fait vivre. Le livre s’adresse à tous, quelle que soit son origine sociale, son histoire, sa communauté ou sa confession : pensez à ce que doivent être la Renaissance européenne, la naissance de l’esprit critique moderne, à l’invention de l’imprimerie et à la Bible de Gutenberg, le premier livre imprimé.

Avez-vous remarqué que les terroristes n’écrivent pas de livres ? Ils brûlent les livres des autres, comme ils détruisent le patrimoine et broient les hommes. Ils ont peur des livres.

Ce Salon est un manifeste de la liberté. Le livre est indissociable de la démocratie et de la liberté.

Souvent admirablement conservé dans nos bibliothèques, le livre bien sûr peut aussi être parfois menacé. C’est pourquoi, il est de notre responsabilité de veiller sur le livre au moment où l es progrès techniques sont ressentis comme autant d’espoirs ou de menaces. Le livre concentre la plupart des questions que nous nous posons aujourd’hui sur l’économie de la culture.

Le Ministre de la Culture a d’ailleurs rappelé récemment la nécessité de tenir le cap de la vigilance pour le respect du droit d’auteur dans un secteur économique en pleine mutation.

Rien ne remplace le document écrit. Malgré l’émergence puis la généralisation des supports numériques, qui offrent un accès fantastique à quantité d’informations, le support écrit garde toute sa force. Prenez l’exemple d’un dictionnaire. Au lieu d’entrer un seul mot sur un logiciel, en feuilletant un dictionnaire ou une encyclopédie, on trouve ce qu’on ne cherchait pas. On diversifie son savoir, on le complète, on l’élargit.

Au-delà du festival, ce souci de valoriser les ressources de la bibliothèque inspire le projet de préservation des collections patrimoniales de la bibliothèque des Dominicains qui a reçu le soutien déterminé de l’Etat :

  • une subvention de 480 000 € pour l’aménagement d’un stockage provisoire des collections patrimoniales, au Grillenbreit. Ce local sera en accord avec le service interministériel des archives de France ;
  • une subvention de 3 millions d’€ au projet de centre européen du livre et de l’illustration. L’Etat soutient ainsi la conservation du plusieurs fonds anciens particulièrement prestigieux appartenant à l’Etat et conservés à Colmar ;
  • une subvention de 150 000 € au titre des monuments historiques pour la restauration de la partie classée du cloître.

Je sais Monsieur le maire que vous avez à cœur de faire savoir ce soutien exceptionnel de l’Etat.

Enfin, je me félicite de la place importante réservée dans ce festival aux très dynamiques sociétés d’histoire locale qui sont une spécificité forte du Haut-Rhin et qui travaillent souvent en lien avec ces petits éditeurs pour fidéliser des publics variés. Elles répondent aux besoins de nombreux alsaciens de connaître l’histoire de leurs familles et l’Histoire de l’Alsace. Bravo à tous les bénévoles, les passionnés qui par leurs recherches nourrissent ces ouvrages d’histoire locale.

Mesdames et Messieurs, je forme des vœux de succès pour cette nouvelle édition du Salon du Livre de Colmar.

Je lui souhaite longue vie encore, pour nous donner la force d’aller de l’avant, libres, sans crainte pour affronter les périls. »