Bilan de l’exercice plan particulier d’intervention (PPI) Alsachimie Butachimie à Chalampé du mardi 5 décembre 2023

Mis à jour le 13/12/2023
Communiqué de presse du 8 décembre 2023

En application des articles R741-18 à R741-38 du code de la sécurité intérieure, Thierry Queffélec, préfet du Haut-Rhin, avait planifié un exercice de terrain permettant de mettre en œuvre les dispositions du plan particulier d’intervention (PPI) des entreprises Alsachimie et Butachimie situées sur la plateforme industrielle Weurope de Chalampé et classées Seveso seuil haut. Cet exercice a eu lieu mardi 5 décembre 2023 de 9h30 à 12h35, sur la plateforme industrielle et les six communes situées dans le périmètre du PPI : Bantzenheim, Blodelsheim, Chalampé, Hombourg, Ottmarsheim et Rumersheim-le-Haut.

Cet exercice a été organisé par la préfecture du Haut-Rhin avec le concours notamment des deux entreprises, du service d’incendie et de secours du Haut-Rhin (SIS68), du groupement de gendarmerie départementale du Haut-Rhin, de la direction académique des services de l’éducation nationale (DASEN), de la délégation départementale de l’agence régionale de santé Grand Est (ARS), de l’unité départementale de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Grand-Est (UT-DREAL), des autres services de l’État concernés, des six communes et de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA).

Le travail de préparation de l’exercice a débuté au mois de juin 2023. Plus de 250 personnes ont participé directement à cette simulation, dont environ 70 personnels d’Alsachimie et de Butachimie, 53 sapeurs-pompiers du SIS68, 52 gendarmes, 13 agents de la DREAL et 7 personnels de la CEA.

Le scénario a simulé un accident représentant un risque toxique pour les populations des communes proches du site : une fuite gazeuse d’acide cyanhydrique sur les installations de Butachimie. La forte concentration dans l’air de ce produit (en début d’exercice : 80 ppm – parties par million – en limite d’unité de production et 35 ppm en limite de site) représenterait en cas d’accident réel un risque toxique pour les populations. Le confinement des populations serait alors la mesure à mettre en œuvre pour se protéger du gaz toxique.

Bien que le scénario prévoyait un sinistre sur les installations de Butachimie, Alsachimie a également pleinement participé à l’exercice. En effet, l’entreprise, propriétaire et gestionnaire de la plateforme, assure l’organisation des secours sur l’ensemble du site, notamment au travers de son corps de 35 pompiers professionnels et des 140 pompiers auxiliaires des deux entreprises.

Dès l’alerte déclenchée par l’exploitant, le préfet du Haut-Rhin a activé le plan particulier d’intervention (PPI). Ce plan définit les mesures d’urgence prises sous la direction du préfet pour la protection des populations.

Le centre opérationnel départemental (COD) a été activé à la préfecture du Haut-Rhin, sous la direction de Jean-Marie Wendling, sous-préfet d’Altkirch, qui a coordonné les actions et les moyens engagés par les services de l’État, les collectivités et les entreprises.

Un poste de commandement opérationnel (PCO) a également été mis en place à la mairie de Hombourg et pris en charge par Alain Charrier, sous-préfet de Mulhouse pour diriger les moyens sur le terrain.

L’alerte des populations a été diffusée au moyen des sirènes de l’exploitant et des six communes de Bantzenheim, Blodelsheim, Chalampé, Hombourg, Ottmarsheim et Rumersheim-le-Haut.

Un message FR-Alert a également été diffusé sur les téléphones portables à destination de la population  située dans la zone concernée.

Au regard de la proximité du site de la frontière allemande, les autorités allemandes ont été associées à l’exercice. Des messages d’alerte et d’information leur ont été transmis et deux agents de liaison du Regierungspräsidium Freiburg ont participé au COD.

Les gendarmes se sont déployés sur le terrain afin d’estimer les effectifs et les délais nécessaires pour mettre en place le bouclage des routes du périmètre de risque de 6 km, élargi à 7,7 km à 11h24. La circulation n’a toutefois pas été interrompue sur ces routes.

L’arrêt de la navigation sur le Rhin entre Kembs et Fessenheim, ainsi que la fermeture de l’écluse de Niffer ont été simulés. La circulation sur la voie ferroviaire a également été fictivement interrompue.

L’un des objectifs de l’exercice était de diffuser la culture du risque et de faire connaître les consignes pour se protéger en cas de risque toxique. Aussi, la population a été associée à l’exercice au travers du test des procédures de confinement de plusieurs établissements : établissements scolaires et périscolaires, EHPAD de Bantzenheim, entreprises, commerces, établissements culturels ou sportifs.

Ainsi, à titre d’exemple, les 940 élèves des établissements scolaires du secteur ont réalisé un exercice de confinement, encadrés par les enseignants et autres personnels (collège d’Ottmarsheim, écoles élémentaires et maternelles de Blodelsheim, de Hombourg, de Ottmarsheim et de Rumersheim-le-Haut, écoles primaires de Chalampé et de Bantzenheim). Pour des raisons pédagogiques, ce confinement a été levé au bout d'une heure afin de permettre aux élèves de reprendre les cours.

Les 1 690 personnes présentes sur la plateforme de Chalampé lors de l’alerte ont également pris part à cet exercice à travers un confinement réel d’une durée de 60 minutes.

Le scénario avait également prévu trois victimes, dont 1 en urgence absolue. Il s’agissait d’un personnel de Butachimie et de deux personnels travaillant pour des prestataires extérieurs. Elles ont été prises en charge par les services de secours internes de la plateforme avec le soutien du SIS 68.

Le sinistre a nécessité la mise en place d’un rideau d’eau pour limiter la dispersion de l’acide cyanhydrique gazeux, ainsi que d’un tapis de mousse pour prévenir le risque d’inflammation du produit liquide. La conduite fuyarde a été neutralisée par la pose d’un collier de serrage à 11h25.

Les mesures réalisées ont fait apparaître une baisse progressive de la concentration du produit dans l’atmosphère après la mise en œuvre de ces mesures (35 ppm à 10h45, 25ppm à 11h42, 2 ppm à 11h54 et 0 ppm à 12h22). Au fil de l’exercice, une modélisation du nuage toxique a également été réalisée par le SIS et la DREAL avec le concours de Météo-France.

A 12h24, le représentant de l’État a annoncé la fin du confinement et la levée du périmètre de sécurité.

Les sirènes d’alerte des populations indiquant la fin d’alerte ont été déclenchées à 12h25.

Un nouveau message FR-Alert a été envoyé à 12h29 pour annoncer la fin d’alerte.

L’exercice a officiellement pris fin à 12h35.

L’objectif de cet exercice visait à tester dans les conditions réelles de terrain, la chaîne de commandement et les dispositifs de gestion de crise.

Cet exercice a permis de mettre en œuvre les protocoles d’intervention élaborés, notamment de tester la coordination des interventions des professionnels et des moyens, à la fois sur le terrain, mais également à travers l’activation du centre opérationnel départemental (COD) à la préfecture du Haut-Rhin et d’un poste de commandement opération (PCO) à proximité du site, chargés de mettre en œuvre une stratégie de crise jusqu’à ce que l’évènement soit clos.

Un retour d'expérience sera réalisé en janvier 2024 et permettra de définir des actions d'amélioration des modes opératoires des services.

Rappels sur la conduite à tenir en cas d’accident industriel majeur et consignes de confinement :