Limiter l’impact des chenilles processionnaires du chêne et du pin sur la santé humaine : Un nouvel arrêté préfectoral pris dans le département du Haut-Rhin.

Mis à jour le 25/08/2023
Communiqué de presse du 25 août 2023

Le Grand Est, région la plus impactée par les chenilles processionnaires du chêne, est également de plus en plus concernée par celles du pin. En 2022, dans le cadre de la lutte contre leurs proliférations, les départements du Grand Est sont les premiers de France métropolitaine à avoir pris des arrêtés préfectoraux. En 2023, ces arrêtés préfectoraux ont été révisés suite à une concertation plus large avec les acteurs sous le pilotage de l’ARS Grand Est. Depuis le 31 juillet 2023, un nouvel arrêté préfectoral définit pour le département du Haut-Rhin les mesures de gestion afin de limiter leur impact sur la santé humaine ou atténuer leur phase de pullulation.

En raison de la dissémination de leurs soies urticantes, ces espèces, classées comme nuisibles à la santé humaine depuis avril 2022, représentent dans notre région un enjeu majeur de santé publique : des projets équivalents ont donc été proposés à tous les préfets des départements du Grand Est.

Les chenilles processionnaires du chêne sont présentes à des intensités différentes dans tous les départements du Grand Est, et le département du Haut-Rhin pourrait être prochainement concerné par les Processionnaires du pin qui sont en expansion géographique régulière 1.

Un objectif : limiter l’impact des Processionnaires sur la santé humaine

Depuis le 31 juillet 2023, un nouvel arrêté préfectoral n°258 définit les mesures de gestion adaptées pour limiter l’exposition des populations aux soies urticantes des chenilles processionnaires du chêne ou du pin. En cas de présence de l’une de ces deux espèces, il impose aux responsables de certains lieux de mettre en œuvre des actions définies : pour une meilleure compréhension, une notice explicative 2 accompagne la diffusion de l’arrêté. C’est FREDON Grand Est qui a été désignée par l’ARS Grand Est pour animer le plan régional d’actions et coordonner les acteurs.

L’objectif n’est pas d’éradiquer ces 2 espèces autochtones qui participent à l’équilibre des écosystèmes mais de diminuer leur impact sur la santé publique par une amélioration du recensement de la présence de ces insectes, de l’information des citoyens et de la coordination des acteurs.

Cet arrêté est pris en application du code de la santé publique 3 qui classe les chenilles processionnaires du chêne et celles du pin dans la liste des espèces dont la prolifération constitue une menace pour la santé humaine. Il ne peut donc pas imposer un traitement qui ne serait pas homologué biocide, c’est-à-dire à visée de protection des humains, comme c’est le cas pour les produits à base de bactérie Bacillus thuringiensis ssp. kurstaki (Btk) : ceux-ci ne disposent que d’une autorisation de mise sur le marché comme produit phytosanitaire, c’est-à-dire à visée de la protection des végétaux. Toutefois, ces produits étant régulièrement utilisés pour lutter contre les proliférations de chenilles processionnaires, il semblait pertinent d’accompagner la diffusion de cet arrêté d’un rappel réglementaire relatif aux produits phytosanitaires  4.

Quel impact sur la santé humaine et animale ?

Ces insectes défoliateurs sont aisément reconnaissables par leur caractère grégaire et leurs nids soyeux présents selon l’espèce, sur les pins ou les chênes  5. Même totalement défoliés, ces arbres hôtes ne meurent pas mais sont alors plus sensibles au stress hydrique et aux attaques d’autres parasites et/ou pathogènes, notamment si ces défoliations sont répétées.

Ces chenilles constituent un enjeu de santé publiqueselon l’ANSES 6 car elles libèrent dans l’air des soies urticantes qui peuvent entraîner chez l’homme et l’animal d’importantes réactions irritatives, toxiques et allergiques, même sans contact direct avec les chenilles. Les symptômes chez l’humain sont généralement des atteintes cutanées (démangeaisons pouvant durer jusqu’à deux semaines, œdèmes, etc.), des atteintes respiratoires voire plus rarement, des atteintes oculaires.

Quant aux animaux exposés par contact de leur truffe ou de leur langue avec les chenilles, l’inflammation et l’œdème de la langue ou de la muqueuse buccale résultants peuvent les empêcher de se nourrir ou de s’abreuver.

Enfin, les soies urticantes sont disséminées par le vent mais restent également dans les nids où elles peuvent conserver leur potentiel d’urtication pendant plusieurs années.

L’expansion géographique des chenilles processionnaires : le rôle du changement climatique

L’expansion géographique de ces deux espèces est directement due aux effets du changement climatique :

  • Les périodes à températures létales pour les processionnaires (environ. -16°C) sont plus rares ;
  • L’accroissement des périodes à températures chaudes entraîne une augmentation de leur activité ;
  • Les périodes où la température nocturne permet l’alimentation des chenilles augmentent ;
  • Le débourrement des bourgeons de pins et de chênes est plus précoce.

L’intensification des expansions géographiques de ces deux espèces de processionnaires s’explique aussi par la forte réduction des populations de leurs prédateurs naturels (oiseaux, chauve-souris, insectes et parasitoïdes), réduction liée à de nombreux facteurs d’origine humaine (pesticides dont insecticides, fragmentation des paysages, destruction de leurs habitats, baisse des ressources alimentaires, etc.).

Pour de plus amples informations, notamment sur les consignes de prévention sanitaire et les moyens adaptés de gestion, consultez les rubriques dédiées le site internet de l’ARS Grand Est :

  1. Rubrique Grand public > Protégez votre santé > Espèces nuisibles à la santé : Chenilles urticantes
  2. Rubrique Collectivités territoriales > Sécurité sanitaire et salubrité > Espèces nuisibles à la santé : Chenilles processionnaires

Contacts presse :

  • Agence Régionale de Santé Grand Est : ars-grandest-presse@ars.sante.fr
  • Préfecture du Haut-Rhin : pref-communication@haut-rhin.gouv.fr
  • FREDON Grand Est : chenilles@fredon-grandest.fr

1 Etat des lieux des risques liés aux Processionnaires du chêne et du pin en Grand Est – FREDON Grand Est avec le financement de l’ARS Grand Est (Janvier 2023 : Paragraphe « Les actions en Grand Est » de la page https://www.grand-est.ars.sante.fr/chenilles-processionnaires-i-collectivites-territoriales

2 Notice explicative accompagnant l’arrêté préfectoral 

3 Articles L. 1338-1 à 5 et D. 1338-1 à R. 1338-10 du code de la santé publique

4 Précisions réglementaires concernant l’usage des produits biocides et phytopharmaceutiques comme moyen de gestion des proliférations de chenilles processionnaires

5 Comment les reconnaître ? sur le site de l’Observatoire des Chenilles Processionnaires

6 Rapport d’étude de l’ANSES publié en juin 2020 et intitulé «  Expositions humaines aux chenilles émettrices de poils urticants en France métropolitaine – Cas enregistrés par les centres antipoison de janvier 2012 à juillet 2019 »